Bonne nouvelle : l’intuition n’est pas un don. Mais, pour qu’elle puisse s’épanouir, il est bon de l’entretenir. Comme un jardin. Autour de quatre problématiques courantes, nous vous proposons des exercices pour la faire grandir peu à peu.
« L’intuition n’est pas réservée à quelques privilégiés, mais une capacité que nous avons tous », assurent David O’Hare, spécialiste de la cohérence cardiaque, et Jean-Michel Phild. Connaissance de soi, elle se cultive. Avec, d’abord, un outil : la cohérence cardiaque. Cette méditation, simple et accessible, favorise l’accès à l’inconscient et aux émotions en augmentant le nombre des ondes alpha cérébrales. En régulant le cortisol, elle réduit aussi notre niveau de stress, permettant une meilleure observation de soi. Entraînez-vous trois à quatre fois par jour, tous les jours, pendant cinq minutes.
Asseyez-vous au calme, avec une montre qui décompte les secondes. Commencez par une expiration profonde : le système nerveux parasympathique donne l’ordre de détente, le coeur ralentit. Inspirez ensuite pendant cinq secondes : le système nerveux sympathique est stimulé, le coeur accélère. Puis expirez durant cinq secondes. Et recommencez. Lorsque votre respiration complète dure dix secondes, vous respirez six fois par minute et accordez ainsi coeur et poumons. Vous voici dans un état de conscience élargi, calme et attentif, idéal pour faire les exercices suivants.
Comment prendre une décision
Imaginez que le choix est fait, irrévocable. Projetez-vous dans les minutes, les heures, les jours qui suivent. Attention, si vous hésitez (dire oui ou non, y aller ou pas…), n’envisagez qu’une seule possibilité par exercice. Le message doit être clair, non brouillé par des émotions mixtes. Pour tester une autre option, attendez un autre jour. Faites maintenant un autoscanner : explorez votre corps lentement, de la tête aux pieds, à la recherche des blocages.
« Notez les différences de chaleur, de pression. Laissez sentiments, émotions et pensées émerger doucement », reprennent David O’Hare et Jean-Michel Phild, qui recommandent une attention particulière aux sept chakras : « Le sommet de la tête, celui de la conscience ; entre les sourcils, celui de la vision ; la gorge, celui la communication ; le coeur, siège de l’amour, de la joie et de la compassion ; le plexus solaire, en lien avec la peur et l’intuition ; le sacrum, celui de la reproduction ; et le périnée, celui de la fuite, du combat, de la force de vie et des besoins fondamentaux. »
Comment vous sentez-vous ? Soulagé ou angoissé ? Heureux ou inquiet ? Vous avez votre réponse… Pour revenir à un état neutre, terminez par un exercice de cohérence cardiaque.
« L’intuition n’est pas réservée à quelques privilégiés, mais une capacité que nous avons tous », assurent David O’Hare, spécialiste de la cohérence cardiaque, et Jean-Michel Phild. Connaissance de soi, elle se cultive. Avec, d’abord, un outil : la cohérence cardiaque. Cette méditation, simple et accessible, favorise l’accès à l’inconscient et aux émotions en augmentant le nombre des ondes alpha cérébrales. En régulant le cortisol, elle réduit aussi notre niveau de stress, permettant une meilleure observation de soi. Entraînez-vous trois à quatre fois par jour, tous les jours, pendant cinq minutes.
Asseyez-vous au calme, avec une montre qui décompte les secondes. Commencez par une expiration profonde : le système nerveux parasympathique donne l’ordre de détente, le coeur ralentit. Inspirez ensuite pendant cinq secondes : le système nerveux sympathique est stimulé, le coeur accélère. Puis expirez durant cinq secondes. Et recommencez. Lorsque votre respiration complète dure dix secondes, vous respirez six fois par minute et accordez ainsi coeur et poumons. Vous voici dans un état de conscience élargi, calme et attentif, idéal pour faire les exercices suivants.
Comment prendre une décision
Imaginez que le choix est fait, irrévocable. Projetez-vous dans les minutes, les heures, les jours qui suivent. Attention, si vous hésitez (dire oui ou non, y aller ou pas…), n’envisagez qu’une seule possibilité par exercice. Le message doit être clair, non brouillé par des émotions mixtes. Pour tester une autre option, attendez un autre jour. Faites maintenant un autoscanner : explorez votre corps lentement, de la tête aux pieds, à la recherche des blocages.
« Notez les différences de chaleur, de pression. Laissez sentiments, émotions et pensées émerger doucement », reprennent David O’Hare et Jean-Michel Phild, qui recommandent une attention particulière aux sept chakras : « Le sommet de la tête, celui de la conscience ; entre les sourcils, celui de la vision ; la gorge, celui la communication ; le coeur, siège de l’amour, de la joie et de la compassion ; le plexus solaire, en lien avec la peur et l’intuition ; le sacrum, celui de la reproduction ; et le périnée, celui de la fuite, du combat, de la force de vie et des besoins fondamentaux. »
Comment vous sentez-vous ? Soulagé ou angoissé ? Heureux ou inquiet ? Vous avez votre réponse… Pour revenir à un état neutre, terminez par un exercice de cohérence cardiaque.
Comment se faire un avis sur quelqu’un
Vous avez déjà pris une décision que vous saviez mauvaise. Par quelles sensations corporelles cela s’est-il manifesté ? Était-ce dans la gorge, le coeur, le ventre ? Lorsque vous retrouvez quelqu’un que vous aimez, en qui vous avez confiance, posez-vous la même question. À force, vous parviendrez à identifier vos premières impressions et comment votre corps vous parle. Vous pouvez aussi affiner vos capacités de perception. Nous avons en effet trois façons d’appréhender le monde : 65 % d’entre nous sont visuels, préférant une image à mille mots ; 30 % sont auditifs, privilégiant la communication ; et 5 % sont kinesthésiques, se fiant plus au toucher, au mouvement. Lorsque nous rencontrons quelqu’un, nous nous parlons, créons des images et sentons les choses. Pour être les trois à la fois, faites cet exercice régulièrement : assis au calme, listez tout ce que vous voyez autour de vous (couleurs, mouvements…). Puis ce que vous entendez (sons proches, lointains…). Enfin, ce que vous sentez (le poids de votre corps, le moelleux du coussin…). Avec l’habitude, vous pourrez faire rapidement le tour des trois sens, à n’importe quel moment. |
Comment aider son enfant à se faire confiance
Apprendre aux enfants à développer leur intuition, c’est d’abord les rendre attentifs aux coïncidences. Aussi appelée par Carl Gustav Jung « phénomène synchronistique », une coïncidence est la survenue simultanée d’une pensée et d’un événement, sans raison ni lien de causalité. Invisible pour les autres, elle a un sens pour celui qui la perçoit. Par exemple : « Je pensais à inviter mon copain Léonard à mon anniversaire quand sa maman a téléphoné. » Surprenantes, souvent cocasses, les synchronicités sont aussi réconfortantes, car, contrairement aux pressentiments, qui nous avertissent d’un événement à venir, elles viennent confirmer une décision, nous donner confiance.
À chaque coïncidence, David O’Hare et Jean-Marie Phild vous suggèrent de passer quelques minutes à vous demander avec votre enfant « si elle est une réponse à une interrogation, à une orientation à prendre », puis de remercier (la mère de Léonard, votre guide intérieur…). Pour développer sa vigilance, ancrer ses souhaits et leur donner vie, vous pouvez demander à votre enfant de noter les décisions qu’il hésite à prendre et les synchronicités qu’il observe.
Apprendre aux enfants à développer leur intuition, c’est d’abord les rendre attentifs aux coïncidences. Aussi appelée par Carl Gustav Jung « phénomène synchronistique », une coïncidence est la survenue simultanée d’une pensée et d’un événement, sans raison ni lien de causalité. Invisible pour les autres, elle a un sens pour celui qui la perçoit. Par exemple : « Je pensais à inviter mon copain Léonard à mon anniversaire quand sa maman a téléphoné. » Surprenantes, souvent cocasses, les synchronicités sont aussi réconfortantes, car, contrairement aux pressentiments, qui nous avertissent d’un événement à venir, elles viennent confirmer une décision, nous donner confiance.
À chaque coïncidence, David O’Hare et Jean-Marie Phild vous suggèrent de passer quelques minutes à vous demander avec votre enfant « si elle est une réponse à une interrogation, à une orientation à prendre », puis de remercier (la mère de Léonard, votre guide intérieur…). Pour développer sa vigilance, ancrer ses souhaits et leur donner vie, vous pouvez demander à votre enfant de noter les décisions qu’il hésite à prendre et les synchronicités qu’il observe.
Comment cerner son désir
Le GPS de l’intuition, que notre journaliste a testé, est un outil créé par Dominique Vaudoiset, consultante en ressources humaines et coach. Son but : générer une véritable partie de ping-pong entre nos cerveaux gauche (celui de la logique) et droit (celui de la créativité). Selon notre éducation et notre caractère, nous utilisons davantage un hémisphère que l’autre. Or, depuis l’enfance, notre « société de cerveau gauche » nous a appris à structurer nos idées en plans, à les caser dans des paragraphes. Formatés que nous sommes à penser toujours selon les mêmes processus, nous sommes souvent incapables d’y insuffler de l’inédit. Pour recontacter sa fantaisie, dévoiler le sens caché d’un sujet, d’un projet, d’un problème, s’installer au calme avec des feuilles blanches et des crayons de couleur. Choisir le sujet que l’on veut éclaircir. Au centre d’une feuille, l’écrire dans une bulle. Puis noter sur une branche, sans se censurer, sans avoir peur de se répéter, tous les mots qui passent par la tête. J’inscris le mot « travail », cela me donne ainsi : « bureau », « camarades », « apprendre », « écrire »… Lorsque la branche est pleine, revenir à la bulle centrale et continuer. Si l’on sèche, le marquer d’un « euh... » et répéter le mot de départ pour mieux repartir. |
Maintenant, retour au cerveau gauche pour décoder sa carte arborescente. Repérer les mots qui ont la même racine étymologique ou qui se répètent. Sur ma feuille, je remarque : « apprendre » et « apprentissage ». Les entourer au crayon de couleur et relier les bulles entre elles. Colorier l’espace ainsi délimité. Surprise ! Je n’aurais pas pensé qu’il y ait tellement de « joie » dans ma définition du travail !
Sur un papier à part, inscrire ces mots, avec, en face, les autres « mots bulles » présents dans la couleur. Dans le rouge de mes « joie » (quatre occurrences) apparaissent « écoute » (en vert), « rencontre » (en orange) et « écriture » (en bleu). Assemblés, ils forment des associations inédites.
« Leur emplacement sur la feuille est aussi porteur de sens, décode Dominique Vaudoiset. À gauche, le passé, en haut, le conscient, à droite, l’avenir, en bas, l’inconscient. » À chacun de trouver ses propres significations. Accrocher la carte sur son réfrigérateur ou sur un miroir, et regarder ce qui émerge au fil des jours. Cette méthode aide à trouver ses mots-clés, au plus près de soi, hors des sentiers battus de la pensée binaire.
Sur un papier à part, inscrire ces mots, avec, en face, les autres « mots bulles » présents dans la couleur. Dans le rouge de mes « joie » (quatre occurrences) apparaissent « écoute » (en vert), « rencontre » (en orange) et « écriture » (en bleu). Assemblés, ils forment des associations inédites.
« Leur emplacement sur la feuille est aussi porteur de sens, décode Dominique Vaudoiset. À gauche, le passé, en haut, le conscient, à droite, l’avenir, en bas, l’inconscient. » À chacun de trouver ses propres significations. Accrocher la carte sur son réfrigérateur ou sur un miroir, et regarder ce qui émerge au fil des jours. Cette méthode aide à trouver ses mots-clés, au plus près de soi, hors des sentiers battus de la pensée binaire.
Titre : Jusqu'où peut mener notre sixième sens ?
Auteur : Erik Pigani
Éditeur : Psychologies Magazine mai 2012
Auteur : Erik Pigani
Éditeur : Psychologies Magazine mai 2012
Pressentiment, clairvoyance, prémonition… L’intuition est-elle susceptible de nous ouvrir à des formes de pouvoirs paranormaux ? Réponses scientifiques, avec des neurologues et des cogniticiens.
À la fin des années 1990, une expérience menée par deux grands neurologues, Antonio Damasio et Antoine Bechara, avait fait l’effet d’une petite bombe dans les milieux de la psychologie expérimentale et de la parapsychologie scientifique. Publiée dans la très sérieuse revue américaine Science, elle suggérait que notre inconscient était capable de percevoir un événement avant qu’il se produise. Donc que nous serions tous doués, à notre insu, d’une étrange faculté de prémonition. Pas moins ! Au départ, le but de cette expérience n’avait rien à voir avec l’intuition, et encore moins avec les phénomènes paranormaux. Elle consistait à observer les réactions du système nerveux lorsque nous devons prendre une décision « à risques ». Pour cela, l’équipe du département de médecine de l’université de l’Iowa, aux États-Unis, avait utilisé un dispositif permettant de mesurer les réactions physiologiques à l’aide de deux électrodes placées au bout d’un doigt. La première envoyait un courant électrique très faible ; la seconde captait l’électricité qui passe à travers la peau. Plus on est stressé, plus l’électricité passe, un phénomène tout à fait naturel provoqué par une légère humidification des mains : le stress fait transpirer. À l’inverse, plus on est relaxé et détendu, moins l’électricité passe.
Deviner une carte gagnante
Placé devant quatre jeux de cartes, chaque participant recevait une somme d’argent. Chacun des jeux comportait des cartes qui en faisaient gagner et d’autres qui en faisaient perdre. Bien sûr, personne ne pouvait savoir où étaient les mauvaises. Les chercheurs ont constaté un phénomène étrange, qui les a déconcertés : la plupart du temps, lorsque les joueurs étaient sur le point d’en retourner une perdante, ils avaient une réaction électrodermique très marquée juste avant de faire leur choix. Autrement dit, sans aucune possibilité de déduire la présence d’une carte négative par la logique, leur système nerveux s’affolait, réagissait en envoyant un « signal d’alarme », comme si leur esprit était capable de deviner le tirage. Conclusion des neurologues : « Ces résultats suggèrent que l’inconscient dirige le comportement avant que la connaissance consciente ne le fasse… Le mécanisme identifié ici est distinct des autres mécanismes neuraux. »
À la fin des années 1990, une expérience menée par deux grands neurologues, Antonio Damasio et Antoine Bechara, avait fait l’effet d’une petite bombe dans les milieux de la psychologie expérimentale et de la parapsychologie scientifique. Publiée dans la très sérieuse revue américaine Science, elle suggérait que notre inconscient était capable de percevoir un événement avant qu’il se produise. Donc que nous serions tous doués, à notre insu, d’une étrange faculté de prémonition. Pas moins ! Au départ, le but de cette expérience n’avait rien à voir avec l’intuition, et encore moins avec les phénomènes paranormaux. Elle consistait à observer les réactions du système nerveux lorsque nous devons prendre une décision « à risques ». Pour cela, l’équipe du département de médecine de l’université de l’Iowa, aux États-Unis, avait utilisé un dispositif permettant de mesurer les réactions physiologiques à l’aide de deux électrodes placées au bout d’un doigt. La première envoyait un courant électrique très faible ; la seconde captait l’électricité qui passe à travers la peau. Plus on est stressé, plus l’électricité passe, un phénomène tout à fait naturel provoqué par une légère humidification des mains : le stress fait transpirer. À l’inverse, plus on est relaxé et détendu, moins l’électricité passe.
Deviner une carte gagnante
Placé devant quatre jeux de cartes, chaque participant recevait une somme d’argent. Chacun des jeux comportait des cartes qui en faisaient gagner et d’autres qui en faisaient perdre. Bien sûr, personne ne pouvait savoir où étaient les mauvaises. Les chercheurs ont constaté un phénomène étrange, qui les a déconcertés : la plupart du temps, lorsque les joueurs étaient sur le point d’en retourner une perdante, ils avaient une réaction électrodermique très marquée juste avant de faire leur choix. Autrement dit, sans aucune possibilité de déduire la présence d’une carte négative par la logique, leur système nerveux s’affolait, réagissait en envoyant un « signal d’alarme », comme si leur esprit était capable de deviner le tirage. Conclusion des neurologues : « Ces résultats suggèrent que l’inconscient dirige le comportement avant que la connaissance consciente ne le fasse… Le mécanisme identifié ici est distinct des autres mécanismes neuraux. »
Anticiper une image stressante
Cette expérience a relancé une question qui faisait débat chez les chercheurs en psychologie expérimentale depuis une trentaine d’années : l’intuition est-elle une faculté paranormale ? Carl Gustav Jung avait déjà expliqué que les rêves prémonitoires ou la télépathie correspondaient à des intuitions. Mais les connaissances ont évolué, et la recherche aussi : « Nous distinguons aujourd’hui deux types d’intuition, explique la psycho-ethnologue et cogniticienne Christine Hardy. La première est “rationnelle” et relève d’une construction logique inconsciente de notre esprit. La seconde s’apparente effectivement à une faculté paranormale, car elle échappe à toute possibilité de logique. C’est ce que nous appelons le “pressentiment”. » La preuve ? Ex-chercheuse au laboratoire de recherche psychophysique de l’université Princeton, aux États-Unis, créatrice de la théorie des champs sémantiques, auteure d’une vingtaine de livres sur la conscience, Christine Hardy mentionne une expérimentation menée entre 1997 et 2005 à l’université d’Amsterdam, aux Pays-Bas, par Dick Bierman, éminent professeur de physique expérimentale. L’idée était de poursuivre la voie ouverte par Damasio et Bechara. Les étudiants volontaires, des électrodes branchées sur les doigts, étaient installés en face d’un écran qui affichait successivement des photos sélectionnées au hasard par un ordinateur. Certaines évoquaient le calme, la sérénité ; d’autres étaient d’une violence parfois extrême. Les résultats de cette longue étude ont été clairs : pour une majorité des participants, leur « réponse physiologique » au stress était très nette avant la projection d’une image violente. « D’autres expériences du même type ont été menées dans différents laboratoires et confirment que nous sommes doués d’une faculté intuitive capable d’anticiper des événements », commente Christine Hardy. |
L’intuition est-elle donc une faculté « psi » au même titre que la télépathie, la clairvoyance et la prémonition ? « Non, répond la scientifique. L’intuition est une sensation vague et instable, alors que les phénomènes “psi” font émerger des images ou donnent des informations précises. Cependant, nous pouvons aujourd’hui considérer que ce sixième sens est porteur des capacités “psi”. Dès qu’un pressentiment se précise, qu’il donne des détails sous forme d’images ou de flashs et se vérifie par la suite, il devient une véritable prémonition. Par conséquent, travailler son intuition mène naturellement à développer nos facultés “psi”. »
Se projeter dans le temps
C’est très exactement l’une des conclusions d’une nouvelle expérimentation qui, elle aussi, commence à faire grand bruit depuis qu’elle a été publiée en 2011 dans l’un des plus importants journaux professionnels américains de psychologie. Menée par Daryl Bem, professeur de psychologie à l’université de Cornell, aux États-Unis, cette étude très complexe sur des tests de mémorisation confirme toutes les études scientifiques menées sur l’intuition auparavant. Mais pas seulement. « Elle suggère clairement, ajoute Christine Hardy, que notre conscience est étalée dans l’espace et dans le temps, dans le passé comme dans le futur, que nous avons donc tous en nous une faculté latente de prémonition. »
Se projeter dans le temps
C’est très exactement l’une des conclusions d’une nouvelle expérimentation qui, elle aussi, commence à faire grand bruit depuis qu’elle a été publiée en 2011 dans l’un des plus importants journaux professionnels américains de psychologie. Menée par Daryl Bem, professeur de psychologie à l’université de Cornell, aux États-Unis, cette étude très complexe sur des tests de mémorisation confirme toutes les études scientifiques menées sur l’intuition auparavant. Mais pas seulement. « Elle suggère clairement, ajoute Christine Hardy, que notre conscience est étalée dans l’espace et dans le temps, dans le passé comme dans le futur, que nous avons donc tous en nous une faculté latente de prémonition. »
Ils ont suivi leur intuitionUn jour, une nuit, ils ont reçu un « message » et se sont laissé guider par lui. Quitte à renoncer à des vacances ou à remettre leur carrière en question. Aujourd’hui, Paul, Caroline et Dominique savent qu’ils ont eu raison de se fier à ce qui semblait alors tout à fait irrationnel.
Laisser parler son coeur, sentir les événements, les gens… Sans cesse, nous sommes confrontés à l’inexplicable, l’irrationnel. Pourquoi éprouver de l’antipathie ou de l’attirance face à un inconnu ? Pourquoi prendre soudain une décision irréfléchie ? Bien des explications ont été avancées. La théorie de l’inconscient nous fournit quelques pistes, en particulier celle de la perception à notre insu d’éléments qui échappent à notre contrôle mais qui resurgissent sous forme de rêves, d’actes manqués ou d’actes apparemment incongrus. « Toute activité intuitive est commandée par des idées en grande partie subconscientes. Seules les pensées les plus claires, les plus fortes, sont saisies par la conscience propre, tandis que la masse des représentations actuelles, plus faibles, reste inconsciente », expliquait Sigmund Freud.
Ce qui nous amène à retenir, à intégrer bien plus de choses que nos souvenirs nous le laissent penser : tout comme un faisceau lumineux balaierait une zone avant de s’arrêter sur un endroit en particulier, notre esprit balaie son environnement, les détails, les personnes, les conversations… Concrètement, cette faculté nous permet de nous rapprocher de certaines personnes, d’oser suivre une impulsion ou, par exemple, de prendre un chemin différent. Cette petite voix se manifeste par des rêves, une émotion au creux du ventre, les poils qui se dressent sur les bras… Elle ne nous parle pas depuis notre cerveau, mais depuis notre ressenti, depuis notre coeur. Nos trois témoins ont su l’entendre puis l’écouter, et leur vie s’en est trouvée changée. Et nous ?
Laisser parler son coeur, sentir les événements, les gens… Sans cesse, nous sommes confrontés à l’inexplicable, l’irrationnel. Pourquoi éprouver de l’antipathie ou de l’attirance face à un inconnu ? Pourquoi prendre soudain une décision irréfléchie ? Bien des explications ont été avancées. La théorie de l’inconscient nous fournit quelques pistes, en particulier celle de la perception à notre insu d’éléments qui échappent à notre contrôle mais qui resurgissent sous forme de rêves, d’actes manqués ou d’actes apparemment incongrus. « Toute activité intuitive est commandée par des idées en grande partie subconscientes. Seules les pensées les plus claires, les plus fortes, sont saisies par la conscience propre, tandis que la masse des représentations actuelles, plus faibles, reste inconsciente », expliquait Sigmund Freud.
Ce qui nous amène à retenir, à intégrer bien plus de choses que nos souvenirs nous le laissent penser : tout comme un faisceau lumineux balaierait une zone avant de s’arrêter sur un endroit en particulier, notre esprit balaie son environnement, les détails, les personnes, les conversations… Concrètement, cette faculté nous permet de nous rapprocher de certaines personnes, d’oser suivre une impulsion ou, par exemple, de prendre un chemin différent. Cette petite voix se manifeste par des rêves, une émotion au creux du ventre, les poils qui se dressent sur les bras… Elle ne nous parle pas depuis notre cerveau, mais depuis notre ressenti, depuis notre coeur. Nos trois témoins ont su l’entendre puis l’écouter, et leur vie s’en est trouvée changée. Et nous ?
« Dans les années 1980, nous avions décidé un copain et moi de remonter l’Amazone sur un petit rafiot qui faisait la navette. Le voyage durait huit jours, dans des conditions plutôt précaires. J’ai eu la mauvaise idée de manger de la viande cuisinée à bord. La dysenterie et la fièvre m’ont foudroyé. Nous étions plusieurs malades à bord, quelquesuns sont morts. Une nuit, délirant, j’ai rêvé de ma grand-mère, que j’aimais énormément, une femme qui m’avait toujours protégé. Elle me recommandait de manger des bananes… Ce que j’ai fait dès le lendemain et qui m’a permis de me retaper un peu. Nous sommes arrivés tant bien que mal – plutôt mal, d’ailleurs – à Manaus. J’étais faible et toujours malade. Durant la nuit, ma grand-mère m’est une nouvelle fois apparue en rêve. Elle m’ordonnait de ne pas reprendre le bateau. J’ai eu la certitude qu’il ne fallait pas remonter à bord. Nous avons pris l’avion le lendemain pour rejoindre Brasilia. À l’aéroport, d’énormes manchettes s’étalaient sur les journaux, annonçant le naufrage du bateau et la mort de dizaines de passagers. Mon rêve ne m’avait pas trompé ! Je pense qu’à l’aller j’avais noté inconsciemment tous les éléments inquiétants du bateau, et, dans le délire de ma fièvre, l’image de ma grand-mère, symbole de la protection de mon enfance, a cristallisé mon intuition de manière si forte que je n’ai pu faire autrement que de suivre cet avertissement. En tout cas, je n’oublierai jamais cette histoire. »
« Durant huit ans, j’ai été journaliste dans une agence de presse spécialisée. J’avais un très bon job, sûr et satisfaisant. Ma vie personnelle était épanouie, tout allait bien. Et puis je me suis mise à écrire un blog sur des sujets totalement différents de ceux que je traitais. Peu à peu, il a pris de plus en plus de place. J’y pensais beaucoup, et j’ai commencé à me sentir frustrée de ne pas pouvoir y consacrer davantage de temps. J’ai toujours eu très peur de l’insécurité professionnelle et, pendant deux ans, j’ai vécu tiraillée entre la sécurité de mon emploi et la fantaisie de mon blog. Mais je ne pouvais pas me décider à sauter le pas. Comment faire une chose pareille, avec trois enfants, une famille ? Impossible. Après la naissance de mon troisième enfant, mon mari et moi sommes allés faire un petit voyage à Istanbul. Je suis tombée amoureuse de cette ville, si belle, si pleine de vie. C’était une parenthèse formidable, un plaisir pur, et j’ai relâché la pression. J’ai ressenti une grande paix intérieure. Trois jours plus tard, en rentrant à Paris, je suis allée dans le bureau de mon chef et j’ai donné ma démission. Je n’y avais plus pensé, mais le geste m’est venu comme cela. C’était la chose à faire, je n’avais pas l’ombre d’un doute. C’était la bonne intuition. Après, bien sûr, j’ai tremblé ! Mais, aujourd’hui, journaliste indépendante, je suis sûre d’avoir fait le bon choix. Et ma famille le pense aussi ! »
« L’intuition est pour moi une forme de sensibilité, que nous devrions tous développer et écouter davantage. Par exemple, lorsque je donne un cours de yoga, je change très souvent les exercices prévus en fonction de ce que je ressens des participants à ce moment-là. Il m’est arrivé une histoire bouleversante : il y a quelques années, nous devions partir en vacances. La veille du départ, alors que les valises étaient bouclées, j’ai eu la certitude que je devais rester. C’était irrationnel, rien ne justifiait cette sensation, et, pourtant, c’était une véritable injonction qui m’était faite. Mon mari, après discussion, est parti seul. Ma mère était en maison de retraite à cette époque. Je suis allée lui rendre visite le lendemain. Nous avons bavardé, elle était un peu inquiète depuis quelques jours. Le surlendemain matin, la maison de retraite m’a téléphoné : ma mère était morte durant la nuit. Aussitôt, j’ai fait le lien. C’était pour cela que je ne pouvais pas partir. Pourquoi et comment, je ne sais pas. Mais, ce dont je suis sûre, c’est que l’empathie face à une personne nous permet de percevoir des signes invisibles, qui font leur chemin dans notre esprit, silencieusement, puis se manifestent pour devenir une évidence. Cela reste mystérieux, sans explication rationnelle. Mais devons-nous tout expliquer ? »
Titre : Entrevue avec Jean-Marc Chaput
Auteur : Isabelle St-Jean ([email protected])
Éditeur : Le Journal L’Émeraude, Lemeraudeplus.com
Auteur : Isabelle St-Jean ([email protected])
Éditeur : Le Journal L’Émeraude, Lemeraudeplus.com
Résumé :
« Il faut se réveiller, agir et cesser d'attendre! »
Conférencier motivateur, Jean-Marc Chaput est devenu l'une des références dans la découverte de l'autonomie, du positivisme et du bonheur au Québec. Son but ultime est d'enseigner une vision au public et d'inculquer différentes minières de penser afin de traverser positivement les obstacles de la vie. Dans ce cahier spécial des aînés, notre artiste du mois âgé de 81 ans, confie ses astuces qui lui permettent de mordre dans la vie au quotidien et de conserver son coeur de jeune garçon!
« Le vieillissement se fait souvent en trois étapes. Tout d’abord, ce processus commence lorsqu’une personne a plus de souvenirs que de projets. C’est à partir de ce moment que les gens ont tendance à vivre dans le passé. Ensuite, la peur de l’oubli et les craintes s’installent après avoir entendu des discours de leur entourage. Finalement, les personnes âgées passent la majorité du temps à attendre parce qu’elles craignent trop » explique Jean-Marc Chaput. Conférencier dans plusieurs sphères, le motivateur s’est déplacé à maintes reprises auprès de centres pour personnes âgées afin de les motiver à développer entre autres leur initiative. « Une femme est dans un foyer et elle discute de ses derniers pré arrangements funéraires. Elle fait une demande à ses enfants : une fois son corps incinéré, elle souhaiterait que ses cendres soient répandues dans le stationnement du centre commercial. Les enfants la regardent et la questionnent sur cette décision pour finalement entendre : “Comme cela, j’ai la certitude que vous allez venir me visiter une à deux fois par semaine!” C’est une histoire que j’aime raconter, parce qu’il faut se réveiller et cesser d’attendre! C’est important d’aller de l’avant! » exprime M. Chaput. Étant donné qu’il n’y a toujours pas de remède miracle à la pensée positive, lors de ses conférences, il tente donc d’inculquer différentes visions de la perception des événements.
« Il faut se réveiller, agir et cesser d'attendre! »
Conférencier motivateur, Jean-Marc Chaput est devenu l'une des références dans la découverte de l'autonomie, du positivisme et du bonheur au Québec. Son but ultime est d'enseigner une vision au public et d'inculquer différentes minières de penser afin de traverser positivement les obstacles de la vie. Dans ce cahier spécial des aînés, notre artiste du mois âgé de 81 ans, confie ses astuces qui lui permettent de mordre dans la vie au quotidien et de conserver son coeur de jeune garçon!
« Le vieillissement se fait souvent en trois étapes. Tout d’abord, ce processus commence lorsqu’une personne a plus de souvenirs que de projets. C’est à partir de ce moment que les gens ont tendance à vivre dans le passé. Ensuite, la peur de l’oubli et les craintes s’installent après avoir entendu des discours de leur entourage. Finalement, les personnes âgées passent la majorité du temps à attendre parce qu’elles craignent trop » explique Jean-Marc Chaput. Conférencier dans plusieurs sphères, le motivateur s’est déplacé à maintes reprises auprès de centres pour personnes âgées afin de les motiver à développer entre autres leur initiative. « Une femme est dans un foyer et elle discute de ses derniers pré arrangements funéraires. Elle fait une demande à ses enfants : une fois son corps incinéré, elle souhaiterait que ses cendres soient répandues dans le stationnement du centre commercial. Les enfants la regardent et la questionnent sur cette décision pour finalement entendre : “Comme cela, j’ai la certitude que vous allez venir me visiter une à deux fois par semaine!” C’est une histoire que j’aime raconter, parce qu’il faut se réveiller et cesser d’attendre! C’est important d’aller de l’avant! » exprime M. Chaput. Étant donné qu’il n’y a toujours pas de remède miracle à la pensée positive, lors de ses conférences, il tente donc d’inculquer différentes visions de la perception des événements.
Tout est une question de perception
« À la base, l’être humain est fait pour se surpasser! C’est cependant l’environnement de ce dernier qui le freine. Les relations humaines et les médias nous influencent beaucoup plus que l’on ne croit à percevoir le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein. Les relations humaines sont fondamentales, mais elles sont parfois difficiles à gérer », explique-t-il. M. Chaput mentionne avoir rencontré certains jeunes de 80 ans et des vieux de 30 ans. Il suggère de se prendre en main, peu importe l’âge, et de développer une initiative. Selon notre artiste, les projets ne sont pas suffisamment encouragés, d’où l’importance de prendre la charge de mener à terme nos propres réalisations.
« J’ai un fils qui travaille dans l’industrie du fromage et il s’était déplacé dans un foyer pour personnes âgées afin de proposer une dégustation de vins et fromages aux résidants. Lors de sa présentation, une dame âgée s’est levée et lui a mentionné qu’il serait beaucoup mieux outillé s’il avait une présentation PowerPoint. Mon fils n’en revenait pas qu’une dame d’un certain âge lui proposait un outil aussi technologique pour son exposé. Cela, pour moi, représente la jeunesse! » s’exclame en riant le motivateur. Bien que Jean-Marc Chaput fasse toujours partie des jeunes de 81 ans, il n’est définitivement pas prêt à jeter l’éponge sur sa carrière. Un nouveau projet professionnel est présentement sur la table et les 58 ans de mariage avec sa douce n’ont surtout pas limité les projets du couple. « Vous savez que retraite est un mot militaire d’origine! Dès que tu commences à reculer, tu ne sais plus comment aller de l’avant! J’aime voyager, j’aime aller au théâtre et à l’opéra; tant que j’aurai la santé, je ne me priverai pas! » conclut Jean-Marc Chaput.
« À la base, l’être humain est fait pour se surpasser! C’est cependant l’environnement de ce dernier qui le freine. Les relations humaines et les médias nous influencent beaucoup plus que l’on ne croit à percevoir le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein. Les relations humaines sont fondamentales, mais elles sont parfois difficiles à gérer », explique-t-il. M. Chaput mentionne avoir rencontré certains jeunes de 80 ans et des vieux de 30 ans. Il suggère de se prendre en main, peu importe l’âge, et de développer une initiative. Selon notre artiste, les projets ne sont pas suffisamment encouragés, d’où l’importance de prendre la charge de mener à terme nos propres réalisations.
« J’ai un fils qui travaille dans l’industrie du fromage et il s’était déplacé dans un foyer pour personnes âgées afin de proposer une dégustation de vins et fromages aux résidants. Lors de sa présentation, une dame âgée s’est levée et lui a mentionné qu’il serait beaucoup mieux outillé s’il avait une présentation PowerPoint. Mon fils n’en revenait pas qu’une dame d’un certain âge lui proposait un outil aussi technologique pour son exposé. Cela, pour moi, représente la jeunesse! » s’exclame en riant le motivateur. Bien que Jean-Marc Chaput fasse toujours partie des jeunes de 81 ans, il n’est définitivement pas prêt à jeter l’éponge sur sa carrière. Un nouveau projet professionnel est présentement sur la table et les 58 ans de mariage avec sa douce n’ont surtout pas limité les projets du couple. « Vous savez que retraite est un mot militaire d’origine! Dès que tu commences à reculer, tu ne sais plus comment aller de l’avant! J’aime voyager, j’aime aller au théâtre et à l’opéra; tant que j’aurai la santé, je ne me priverai pas! » conclut Jean-Marc Chaput.
Titre : Nourrir notre intérieur
Auteur : Hélène Renaud et Miche-Jacques Bergeron
Éditeur : Article de la Revue PSYCHO
Auteur : Hélène Renaud et Miche-Jacques Bergeron
Éditeur : Article de la Revue PSYCHO
Résumé :
Il est évident que de recevoir du bon est un cadeau que m’offre la vie, ce qui contribue à nourrir mon intérieur. Paradoxalement, donner comble davantage ma vie intérieure parce que les dons que je me fais deviennent une source d’abondance que je peux faire grandir à ma guise.
Nul ne peut donner à moins d’avoir.
De fait, donner est la preuve qu’on a. En effet, c’est lorsque je donne quelque chose que je m’aperçois que je l’ai et que je prends conscience de mon abondance. Je décide consciemment, aujourd’hui, de faire le don de générosité, de bienveillance, d’élévation et de considération envers l’autre. Je peux reconnaître que je suis rempli de ces qualités; que ce sont des « dons » que je possède, et plus je les cultive, plus ils se multiplient à l’intérieur de moi. J’ai reçu en donnant parce que je réalise en faisant mes dons que je me sens bien. Cela me nourrit d’une énergie aimante. Ce n’est pas important de ressentir que l’autre me le retourne dans le temps parce qu’un vrai don permet au donneur de recevoir instantanément en donnant. L’autre n’a pas le sentiment qu’il me doit quelque chose, et moi non plus, je ne pense pas qu’il me doit quelque chose. Nous sommes tous les deux nourris.
Je donne de la bonté, je réalise que je suis bon.
Je donne de l’honnêteté, c’est que je la possède aussi.
Je donne de ma générosité, je réalise que je suis généreux.
Je donne de la douceur, donc je m’enseigne que je suis doux et je l’enseigne à l’autre puisque, par l’exemple, j’enseigne constamment. Je n’enseigne que ce que je suis et je ne m’apprends que ce que j’enseigne. Je contribue à l’estime de nous. Un élan naturel nous propulse vers l’autre. Lorsque nous sortons de nos jugements, comprenons et apprécions l’autre, nous aimons naturellement être avec les autres, aider et rendre service. Vous avez tous vécu l’expérience d’être interpelé sur le bord d’une rue par un automobiliste qui cherche son chemin. La sollicitude et l’empressement avec lesquels nous offrons notre aide nous remplissent de satisfaction et de joie d’avoir aidé.
Il est évident que de recevoir du bon est un cadeau que m’offre la vie, ce qui contribue à nourrir mon intérieur. Paradoxalement, donner comble davantage ma vie intérieure parce que les dons que je me fais deviennent une source d’abondance que je peux faire grandir à ma guise.
Nul ne peut donner à moins d’avoir.
De fait, donner est la preuve qu’on a. En effet, c’est lorsque je donne quelque chose que je m’aperçois que je l’ai et que je prends conscience de mon abondance. Je décide consciemment, aujourd’hui, de faire le don de générosité, de bienveillance, d’élévation et de considération envers l’autre. Je peux reconnaître que je suis rempli de ces qualités; que ce sont des « dons » que je possède, et plus je les cultive, plus ils se multiplient à l’intérieur de moi. J’ai reçu en donnant parce que je réalise en faisant mes dons que je me sens bien. Cela me nourrit d’une énergie aimante. Ce n’est pas important de ressentir que l’autre me le retourne dans le temps parce qu’un vrai don permet au donneur de recevoir instantanément en donnant. L’autre n’a pas le sentiment qu’il me doit quelque chose, et moi non plus, je ne pense pas qu’il me doit quelque chose. Nous sommes tous les deux nourris.
Je donne de la bonté, je réalise que je suis bon.
Je donne de l’honnêteté, c’est que je la possède aussi.
Je donne de ma générosité, je réalise que je suis généreux.
Je donne de la douceur, donc je m’enseigne que je suis doux et je l’enseigne à l’autre puisque, par l’exemple, j’enseigne constamment. Je n’enseigne que ce que je suis et je ne m’apprends que ce que j’enseigne. Je contribue à l’estime de nous. Un élan naturel nous propulse vers l’autre. Lorsque nous sortons de nos jugements, comprenons et apprécions l’autre, nous aimons naturellement être avec les autres, aider et rendre service. Vous avez tous vécu l’expérience d’être interpelé sur le bord d’une rue par un automobiliste qui cherche son chemin. La sollicitude et l’empressement avec lesquels nous offrons notre aide nous remplissent de satisfaction et de joie d’avoir aidé.
Dans la réalité, lorsque je donne un élément matériel (de l’argent, un objet, etc.), il ne me revient pas. Par contre, observez le receveur à qui vous faites don d’un simple sourire, d’une parole chaleureuse et amicale : son visage s’illumine et il devient la preuve des grandes valeurs du don et de celui qui l’a offert. Regardez les répercussions sur la personne qui fait le don, sur celle qui le reçoit et sur toutes celles qui seront positivement contaminées autour. Reconnaissons toute la puissance d’attraction qu’une simple action peut produire, par exemple un sourire.
La grande prise de conscience qui mène au don véritable consiste à arrêter de vouloir obtenir des autres ce que je crois que je n’ai pas à l’intérieur de moi. Il me faut cesser de vouloir recevoir des autres, croyant gagner plus que ce que j’ai, puisque c’est déjà plein à l’intérieur de moi. Comment puis-je vivre dans l’abondance quand je crois qu’il y a pénurie ou manque à l’intérieur de moi?
Ce que nous voulons recevoir des autres, cessons d’attendre qu’ils nous l’offrent et donnons en premier. J’aimerais que mon conjoint, mes enfants, mes amis ou collègues reconnaissent mes qualités : je n’attends pas. Je leur souligne leurs qualités le plus souvent. Avancez-vous et donnez, et si vous le faites sincèrement, tout cela vous reviendra multiplié.
La grande prise de conscience qui mène au don véritable consiste à arrêter de vouloir obtenir des autres ce que je crois que je n’ai pas à l’intérieur de moi. Il me faut cesser de vouloir recevoir des autres, croyant gagner plus que ce que j’ai, puisque c’est déjà plein à l’intérieur de moi. Comment puis-je vivre dans l’abondance quand je crois qu’il y a pénurie ou manque à l’intérieur de moi?
Ce que nous voulons recevoir des autres, cessons d’attendre qu’ils nous l’offrent et donnons en premier. J’aimerais que mon conjoint, mes enfants, mes amis ou collègues reconnaissent mes qualités : je n’attends pas. Je leur souligne leurs qualités le plus souvent. Avancez-vous et donnez, et si vous le faites sincèrement, tout cela vous reviendra multiplié.
Titre : Les personnes en bonne santé mentale
Auteur : Yves Dalpé
Editeur : Journal Le Soleil, lapresse.ca
Auteur : Yves Dalpé
Editeur : Journal Le Soleil, lapresse.ca
On entend bien plus parler des travers de gens que de leurs qualités. On écrit bien plus sur la pathologie que sur les aspects positifs des gens. C'est peut-être parce que les aspects négatifs de la vie nous affectent plus que les aspects positifs. Les Anglais disent «Bad is stronger than good». Il faut le reconnaître, la psychopathologie est éclairante, car elle explore les attitudes, les comportements et les pensées nuisibles, ce qui nous permet d'en tirer des leçons.
Mais à quoi ressemble au juste une personne qui fonctionne bien dans la vie? La réponse à cette question ne peut pas se fonder uniquement sur l'absence de défauts et de psychopathologie. Peut-être que l'énumération suivante des qualités et des attitudes d'une personne en bonne santé mentale vous intéressera. Le psychologue américain et professeur d'université Shedler a conçu un instrument fiable pour définir la santé mentale d'une personne à partir de la conception des psychothérapeutes de toutes les allégeances théoriques. Voici un aperçu de cet instrument qui décrit de façon opérationnelle la santé mentale d'un client. Cet outil est utilisé en recherche dans le domaine de la psychologie et les réponses aux questions sont données par le clinicien et non par le client lui-même.
Selon cet instrument de recherche, une personne en bonne santé mentale :
- Utilise ses talents et son énergie de façon efficace et productive
- Prend plaisir dans les défis et dans l'accomplissement
- Est capable d'entretenir une relation amoureuse significative caractérisée par une intimité authentique
- Est empathique et est sensible aux besoins et aux sentiments des autres
- S'affirme de façon efficace et appropriée quand c'est nécessaire
- Apprécie l'humour et réagit en conséquence
- Est capable d'accueillir des informations dérangeantes sur le plan émotionnel et d'en bénéficier. Elle est capable, par exemple, d'entendre des idées contraires aux siennes ou des commentaires remettant en cause sa perception d'elle-même
- A fait la paix avec son passé douloureux
- S'exprime de façon articulée sur elle-même
- Entretient une vie sexuelle active et satisfaisante
- Est confortable en présence des gens
- Est satisfaite de ses diverses activités et y trouve du bonheur
- Exprime ses émotions de façon appropriée en quantité et en qualité selon la situation
- Est capable de reconnaître la valeur des points de vue opposés aux siens même sur des sujets qu'elle chérit
- Est créatrice
- Est consciencieuse et responsable
- Est énergique
- Est branchée sur sa communauté
- Est capable de se comprendre et de comprendre les autres de façon subtile et sophistiquée
- Trouve du sens et de la satisfaction dans la poursuite de ses objectifs et de ses ambitions à long terme
- Est capable de former des liens d'amitié qui soient proches et durables caractérisés par du support mutuel et le partage d'expériences.
Mais à quoi ressemble au juste une personne qui fonctionne bien dans la vie? La réponse à cette question ne peut pas se fonder uniquement sur l'absence de défauts et de psychopathologie. Peut-être que l'énumération suivante des qualités et des attitudes d'une personne en bonne santé mentale vous intéressera. Le psychologue américain et professeur d'université Shedler a conçu un instrument fiable pour définir la santé mentale d'une personne à partir de la conception des psychothérapeutes de toutes les allégeances théoriques. Voici un aperçu de cet instrument qui décrit de façon opérationnelle la santé mentale d'un client. Cet outil est utilisé en recherche dans le domaine de la psychologie et les réponses aux questions sont données par le clinicien et non par le client lui-même.
Selon cet instrument de recherche, une personne en bonne santé mentale :
- Utilise ses talents et son énergie de façon efficace et productive
- Prend plaisir dans les défis et dans l'accomplissement
- Est capable d'entretenir une relation amoureuse significative caractérisée par une intimité authentique
- Est empathique et est sensible aux besoins et aux sentiments des autres
- S'affirme de façon efficace et appropriée quand c'est nécessaire
- Apprécie l'humour et réagit en conséquence
- Est capable d'accueillir des informations dérangeantes sur le plan émotionnel et d'en bénéficier. Elle est capable, par exemple, d'entendre des idées contraires aux siennes ou des commentaires remettant en cause sa perception d'elle-même
- A fait la paix avec son passé douloureux
- S'exprime de façon articulée sur elle-même
- Entretient une vie sexuelle active et satisfaisante
- Est confortable en présence des gens
- Est satisfaite de ses diverses activités et y trouve du bonheur
- Exprime ses émotions de façon appropriée en quantité et en qualité selon la situation
- Est capable de reconnaître la valeur des points de vue opposés aux siens même sur des sujets qu'elle chérit
- Est créatrice
- Est consciencieuse et responsable
- Est énergique
- Est branchée sur sa communauté
- Est capable de se comprendre et de comprendre les autres de façon subtile et sophistiquée
- Trouve du sens et de la satisfaction dans la poursuite de ses objectifs et de ses ambitions à long terme
- Est capable de former des liens d'amitié qui soient proches et durables caractérisés par du support mutuel et le partage d'expériences.
De plus, saviez-vous que plusieurs recherches ont validé l'idée qu'on pouvait rattacher la capacité d'amour romantique d'une personne à son sentiment de sécurité fondamentale acquise auprès de ses parents? Ces personnes vivent un style d'attachement qu'on qualifie de confiant. Cela signifie que ce sont les individus équilibrés et en bonne santé mentale qui ont le plus de chances de vivre des amours romantiques à long terme. Ils vivent le même genre de relations satisfaisantes qu'ils ont expérimenté avec leurs parents. Dans l'intimité, ils se sentent en sécurité et font confiance à l'autre. Comme ils se savent aimables tout simplement parce qu'ils ont été aimés d'emblée par leurs parents, ils croient les autres qui les aiment.
Ils s'engagent plus dans leur relation amoureuse, font plus confiance à l'autre et sont plus satisfaits. On a noté chez ces gens bien dans leur peau de la candeur et de la sécurité, une attitude de confiance envers le monde et une représentation de soi positive, cohérente et intégrée. Leur jugement des autres est ouvert et flexible. Les hommes du style d'attachement confiant sont plus flexibles et moins défensifs dans leurs communications avec les autres. Ils adoptent des stratégies constructives pour résoudre leurs conflits.
Selon les psychologues québécois Sabourin et Lefebvre, l'exploration sexuelle des individus confiants se vit surtout dans des relations amoureuses à long terme, ce qui accroît leur satisfaction et leur stabilité relationnelle. Et leurs relations sexuelles sont vécues de façon positive sur le plan des émotions.
C'est ce genre de modèle que les psychologues ont en tête quand ils rencontrent leurs clients. Ils savent que les personnes défavorisées dans leur enfance ont moins de chance d'être épanouies. C'est pourquoi l'ambition des psychologues qui font de la psychothérapie est d'amener leurs clients à dépasser leurs limites personnelles et leurs souffrances, en les outillant pour actualiser leur potentiel le plus possible au-delà de leur héritage.
Ils s'engagent plus dans leur relation amoureuse, font plus confiance à l'autre et sont plus satisfaits. On a noté chez ces gens bien dans leur peau de la candeur et de la sécurité, une attitude de confiance envers le monde et une représentation de soi positive, cohérente et intégrée. Leur jugement des autres est ouvert et flexible. Les hommes du style d'attachement confiant sont plus flexibles et moins défensifs dans leurs communications avec les autres. Ils adoptent des stratégies constructives pour résoudre leurs conflits.
Selon les psychologues québécois Sabourin et Lefebvre, l'exploration sexuelle des individus confiants se vit surtout dans des relations amoureuses à long terme, ce qui accroît leur satisfaction et leur stabilité relationnelle. Et leurs relations sexuelles sont vécues de façon positive sur le plan des émotions.
C'est ce genre de modèle que les psychologues ont en tête quand ils rencontrent leurs clients. Ils savent que les personnes défavorisées dans leur enfance ont moins de chance d'être épanouies. C'est pourquoi l'ambition des psychologues qui font de la psychothérapie est d'amener leurs clients à dépasser leurs limites personnelles et leurs souffrances, en les outillant pour actualiser leur potentiel le plus possible au-delà de leur héritage.
Titre : Les thérapies alternatives contre la douleur démystifiées
Auteurs : Pierre Pelchat
Editeur : Journal Le Soleil, lapresse.ca
Deux professionnels de la santé viennent de publier un livre sur la douleur et la souffrance et les méthodes alternatives pour les soulager. Le livre intitulé Apprivoiser la douleur et la souffrance autrement traite autant des douleurs physiques que psychologiques et de l'utilité de traitements dont l'hypnose thérapeutique, l'acupuncture, la visualisation.
«Ce livre s'adresse à tout le monde. Je ne prêche pas juste pour les approches alternatives. Mais quelqu'un qui veut avoir d'autres solutions pour soulager sa douleur, en plus des médicaments, en plus de voir son médecin, le livre donne un éclairage sur les thérapies alternatives», a indiqué un des auteurs, le Dr Jean Lamarche.
«Le livre s'inscrit dans une continuité de soins qui sont donnés d'abord par un médecin», a-t-il ajouté. Le Dr Lamarche est médecin de famille depuis une trentaine d'années. Il pratique à la clinique du Carrefour Beauport.
Pas une solution
Les auteurs n'ont pas la prétention de dire que leur travail de recherche de trois ans est la solution pour faire disparaître la douleur. «Il y a des douleurs que l'on ne pourra pas éliminer. Notre objectif est que les gens puissent se prendre en main. C'est la première fois qu'un livre explique toutes les méthodes de traitement de façon compréhensive, comment le mécanisme de la douleur fonctionne dans le corps humain», a fait part l'autre auteur, Michel Dufour.
M. Dufour est orthopédagogue. Il a un diplôme en santé communautaire de l'Université Laval et une maîtrise en éducation avec une spécialité en psycho-apprentissage. Il a écrit un livre sur les allégories ou ces petites histoires inventées pour nous amener à changer d'attitude pour résoudre un problème.
L'impact de la douleur sur l'état psychologique des personnes est pris en compte dans le livre. «Souvent, la personne est proche de sa maladie. Les gens disent "mon cancer", "ma dépression". Or, des fois, ça fait 10 ans que la personne a fait une dépression. Il faut dissocier la maladie de la personne pour avoir une certaine forme de vie et que tout ne soit pas concentré sur la maladie. On explique comment on peut séparer la maladie et la personne», a dit M. Dufour.
D'autre part, le Dr Lamarche souligne que des douleurs physiques peuvent provoquer une détresse qu'il faut aussi traiter. «À la longue, quelqu'un qui souffre de douleurs chroniques, il a tendance à avoir une dépression qui s'installe avec le temps. Les gens deviennent dépressifs. Il faut traiter les deux problèmes avec ou sans médicaments», a-t-il avancé.
Le livre de 232 pages contient aussi 2 CD sur des traitements par des visualisations.
Auteurs : Pierre Pelchat
Editeur : Journal Le Soleil, lapresse.ca
Deux professionnels de la santé viennent de publier un livre sur la douleur et la souffrance et les méthodes alternatives pour les soulager. Le livre intitulé Apprivoiser la douleur et la souffrance autrement traite autant des douleurs physiques que psychologiques et de l'utilité de traitements dont l'hypnose thérapeutique, l'acupuncture, la visualisation.
«Ce livre s'adresse à tout le monde. Je ne prêche pas juste pour les approches alternatives. Mais quelqu'un qui veut avoir d'autres solutions pour soulager sa douleur, en plus des médicaments, en plus de voir son médecin, le livre donne un éclairage sur les thérapies alternatives», a indiqué un des auteurs, le Dr Jean Lamarche.
«Le livre s'inscrit dans une continuité de soins qui sont donnés d'abord par un médecin», a-t-il ajouté. Le Dr Lamarche est médecin de famille depuis une trentaine d'années. Il pratique à la clinique du Carrefour Beauport.
Pas une solution
Les auteurs n'ont pas la prétention de dire que leur travail de recherche de trois ans est la solution pour faire disparaître la douleur. «Il y a des douleurs que l'on ne pourra pas éliminer. Notre objectif est que les gens puissent se prendre en main. C'est la première fois qu'un livre explique toutes les méthodes de traitement de façon compréhensive, comment le mécanisme de la douleur fonctionne dans le corps humain», a fait part l'autre auteur, Michel Dufour.
M. Dufour est orthopédagogue. Il a un diplôme en santé communautaire de l'Université Laval et une maîtrise en éducation avec une spécialité en psycho-apprentissage. Il a écrit un livre sur les allégories ou ces petites histoires inventées pour nous amener à changer d'attitude pour résoudre un problème.
L'impact de la douleur sur l'état psychologique des personnes est pris en compte dans le livre. «Souvent, la personne est proche de sa maladie. Les gens disent "mon cancer", "ma dépression". Or, des fois, ça fait 10 ans que la personne a fait une dépression. Il faut dissocier la maladie de la personne pour avoir une certaine forme de vie et que tout ne soit pas concentré sur la maladie. On explique comment on peut séparer la maladie et la personne», a dit M. Dufour.
D'autre part, le Dr Lamarche souligne que des douleurs physiques peuvent provoquer une détresse qu'il faut aussi traiter. «À la longue, quelqu'un qui souffre de douleurs chroniques, il a tendance à avoir une dépression qui s'installe avec le temps. Les gens deviennent dépressifs. Il faut traiter les deux problèmes avec ou sans médicaments», a-t-il avancé.
Le livre de 232 pages contient aussi 2 CD sur des traitements par des visualisations.
Titre : Lettre à un jeune psy
Auteur : Hélène Fresnel, texte librement inspiré de ''L'art de la thérapie'' d'Irvin D. Yalom
Éditeur : Psychologies Magazine Mai 2013
À 81 ans, le grand écrivain, psychiatre et psychothérapeute Irvin D. Yalom publie un livre testament tirant les leçons de cinquante ans de pratique avec ses patients. Nous avons imaginé, à partir de cet ouvrage, la lettre qu’il aurait pu écrire à un jeune confrère.
Cher confrère, cher ami, vous commencez votre carrière. J’entame ma quarante-sixième année de pratique, et dans les rêves de mes patients, mon chapeau trône dans le cabinet, couvert de toiles d’araignées. Le temps passe. Le temps presse. J’ai envie de transmettre ce que j’ai appris, et le plus vite possible. Même si, comme l’écrit Rainer Maria Rilke, dont les Lettres à un jeune poète sont inscrites en moi, je ne saurais que trop vous recommander de «croître selon votre loi, gravement, sereinement » sans attendre « du dehors des réponses que seul votre sentiment le plus intime, à l’heure la plus silencieuse, saura peut-être vous donner»
Cher confrère, cher ami, vous commencez votre carrière. J’entame ma quarante-sixième année de pratique, et dans les rêves de mes patients, mon chapeau trône dans le cabinet, couvert de toiles d’araignées. Le temps passe. Le temps presse. J’ai envie de transmettre ce que j’ai appris, et le plus vite possible. Même si, comme l’écrit Rainer Maria Rilke, dont les Lettres à un jeune poète sont inscrites en moi, je ne saurais que trop vous recommander de «croître selon votre loi, gravement, sereinement » sans attendre « du dehors des réponses que seul votre sentiment le plus intime, à l’heure la plus silencieuse, saura peut-être vous donner»
D’abord, essayez de vous détacher de l’obsession du diagnostic et de la prescription médicamenteuse qui, aujourd’hui, pervertissent notre profession, surtout ici, aux États-Unis. Les molécules mises au point par l’industrie pharmaceutique n’offriront jamais de réponses adéquates aux questionnements métaphysiques, existentiels qui agitent et font souffrir ceux qui viennent nous voir. Ces questionnements profonds ne peuvent pas être pris en compte dans la grille plate proposée par les manuels psychiatriques officiels, cet inventaire chiffré, codifié, qui ressemble à un menu de restaurant chinois. Notre travail repose sur un processus progressif de dévoilement du patient à nous-mêmes, mais aussi et surtout à lui-même. Établir un diagnostic rétrécit notre perspective et notre vision des êtres. En standardisant notre approche, nous mettons en péril l’aspect humain, spontané, créatif et incertain de l’aventure thérapeutique. N’oubliez jamais que le secret de la réussite repose moins sur la résolution de l’énigme d’une vie que sur la relation nouée avec celui qui nous fait face. C’est elle qui soigne. Dans le courant auquel j’appartiens, celui dit des « néofreudiens », nous ne contestons pas l’existence des pulsions internes mises à jour par Freud, mais nous sommes convaincus que notre environnement et les liens que nous nouons nous façonnent. Dans le rapport qui s’établit entre vous et le patient, tout va surgir : les difficultés, les angoisses, les inhibitions qui l’accablent, les trésors, les ressources qu’il peine à mobiliser. N’accordez pas une importance démesurée au passé du patient : l’« ici et maintenant » compte tout autant. De toute façon, il rejouera toujours dans la relation ce qui l’a marqué. Tout s’y (re)joue : les crises du présent, les traumatismes soigneusement enfouis…
Ne perdez jamais de vue vos objectifs : la disparition des symptômes, l’atténuation des souffrances du patient d’une part, et d’autre part, l’épanouissement, le développement personnel, le changement fondamental de son caractère, du point de vue sur soi et sur son environnement. Pour y parvenir, veillez au respect du cadre de la séance, des règles que vous établissez avec lui, mais ne vous crispez pas sur la théorie. Dites non au « protocole » ! Coulez-vous dans la singularité de la vie : à chaque patient sa thérapie. Contrairement à tout ce qui a pu être écrit sur la nécessité de ne rien révéler de notre intimité, j’ai pu vérifier que répondre aux questions personnelles permettait parfois de faire considérablement avancer le travail. Ne vous refusez rien, mais respectez bien sûr l’éthique de notre profession – jamais de relations intimes avec un patient, cela va de soi. Observez, observez : les comportements à l’arrivée dans le cabinet, les commentaires face à la décoration, à vous-même, à votre tenue, au paiement des honoraires. Réagissez : utilisez vos sentiments personnels face à ses déclarations, à ses actions, pour lui faire part avec tact des implications de ses remarques, de ses actes. L’idée est un peu de lui renvoyer une image de lui-même autre que celle qu’il a – ou pas – en tête, de lui faire traverser délicatement le miroir contre lequel il se cogne souvent, depuis trop longtemps.
Écoutez les rêves, pillez-les, mettez-les à sac : c’est un outil inestimable d’exploration, le plus riche, le plus révélateur de la créativité, de l’inventivité, de la poésie des êtres. Ponctuez : à la fin de la séance, terminez par une question sur ce qui s’est passé pendant ce moment et ce qui a été éprouvé. Travaillez ! Il est indispensable de prendre des notes pendant les séances : quels ont été les sujets abordés, les impressions, les points restés en suspens. Relisez-vous avant la consultation suivante. Ménagez-vous : faites des pauses entre chaque entrevue. Je recommande un minimum de dix minutes entre chaque patient. Vous n’êtes pas un robot. N’enchaînez pas, ne cédez pas aux impératifs économiques, ne faites pas du chiffre. Vous n’avez pas le droit d’assassiner votre empathie, votre vocation. Ne vous saccagez pas. Ne vous épuisez pas. Retournez régulièrement en thérapie ou en analyse pour vous ressourcer. N’oubliez pas non plus de vous nourrir, cher confrère. Peinture, sculpture, musique, philosophie, poésie… Tous les moyens sont bons, surtout ceux-là, pour élargir vos connaissances, sonder plus avant les profondeurs et capacités infinies de la psyché humaine et vous panser. Car nous sommes les dépositaires de secrets. Et parfois, les secrets font mal.
Bien à vous.
Ne perdez jamais de vue vos objectifs : la disparition des symptômes, l’atténuation des souffrances du patient d’une part, et d’autre part, l’épanouissement, le développement personnel, le changement fondamental de son caractère, du point de vue sur soi et sur son environnement. Pour y parvenir, veillez au respect du cadre de la séance, des règles que vous établissez avec lui, mais ne vous crispez pas sur la théorie. Dites non au « protocole » ! Coulez-vous dans la singularité de la vie : à chaque patient sa thérapie. Contrairement à tout ce qui a pu être écrit sur la nécessité de ne rien révéler de notre intimité, j’ai pu vérifier que répondre aux questions personnelles permettait parfois de faire considérablement avancer le travail. Ne vous refusez rien, mais respectez bien sûr l’éthique de notre profession – jamais de relations intimes avec un patient, cela va de soi. Observez, observez : les comportements à l’arrivée dans le cabinet, les commentaires face à la décoration, à vous-même, à votre tenue, au paiement des honoraires. Réagissez : utilisez vos sentiments personnels face à ses déclarations, à ses actions, pour lui faire part avec tact des implications de ses remarques, de ses actes. L’idée est un peu de lui renvoyer une image de lui-même autre que celle qu’il a – ou pas – en tête, de lui faire traverser délicatement le miroir contre lequel il se cogne souvent, depuis trop longtemps.
Écoutez les rêves, pillez-les, mettez-les à sac : c’est un outil inestimable d’exploration, le plus riche, le plus révélateur de la créativité, de l’inventivité, de la poésie des êtres. Ponctuez : à la fin de la séance, terminez par une question sur ce qui s’est passé pendant ce moment et ce qui a été éprouvé. Travaillez ! Il est indispensable de prendre des notes pendant les séances : quels ont été les sujets abordés, les impressions, les points restés en suspens. Relisez-vous avant la consultation suivante. Ménagez-vous : faites des pauses entre chaque entrevue. Je recommande un minimum de dix minutes entre chaque patient. Vous n’êtes pas un robot. N’enchaînez pas, ne cédez pas aux impératifs économiques, ne faites pas du chiffre. Vous n’avez pas le droit d’assassiner votre empathie, votre vocation. Ne vous saccagez pas. Ne vous épuisez pas. Retournez régulièrement en thérapie ou en analyse pour vous ressourcer. N’oubliez pas non plus de vous nourrir, cher confrère. Peinture, sculpture, musique, philosophie, poésie… Tous les moyens sont bons, surtout ceux-là, pour élargir vos connaissances, sonder plus avant les profondeurs et capacités infinies de la psyché humaine et vous panser. Car nous sommes les dépositaires de secrets. Et parfois, les secrets font mal.
Bien à vous.